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1. |
Résistance
03:04
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Transistor sur le sable
Toi, moi, inséparables
En osmose parfaite
Tous les jours c’est la fête
Chaleur en continu
Passant par nos corps nus
Mélodie de la chance
Se multiplient les danses
Résistance
Je t’aide à t’allumer
Courant à volonté
Résistance
Sans moi, tu grilles, tu crames,
Sans moi, sûr, tu rends l’âme
Résistance
Moi en toi, toi en moi
Conducteurs de l’émoi
Résistance
Des piles dans la radio
Le bonheur en sono
Et tu t’allumes et je m’allume
Et tu résistes et je résiste
Transistor dans le sable
Mais quels sont ces vocables
Qui émanent de toi ?
Je ne te comprends pas
Les chansons qui s’éloignent
L’angoisse qui me gagne
Du courant, quelle course ?
Remontons à sa source !
Résistance
Je cherche à rallumer
Ce qui part en fumée
Résistance
J’veux pas qu’ça grille, qu’ça crame
J’veux pas qu’on rende l’âme
Résistance
Qui conduit notre émoi
Qui écoute nos voix ?
Résistance
Des piles en adagio
Se barre la stéréo
Et je t’allume et tu m’allumes
Et tu résistes et je résiste
Transistor ensablé
Toi, moi, désabusés
À quoi bon les chansons
Dont se perdent les sons
Le froid qui se propage
Plus personne sur la plage
Tu me résistes encore
J’ai beau lutter plus fort
Résistance
Y’a plus rien qui s’allume
Y’a la courroie qui fume
Résistance
Sans toi, je grille, je crame
Sans toi, sûr, je rends l’âme
Résistance
Moi sans toi, toi sans moi,
Plus d’uni plus d’émoi
Résistance
Sans piles dans la radio
Le bonheur c’est zéro
Et je m’allume et rien s’allume
Et je résiste et tout résiste
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2. |
Végé t'as rien
02:55
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Oh je dois vous faire
Une petite révélation
Je ne mange plus, c’est clair
Aucune viande, sans façons
Prises de conscience
Aventure personnelle
Curiosité des sens
Faim d'une vie plus belle
« Ouais, enfin, tu manges plus rien, quoi ! »
(Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! Ah !)
Végé t'as rien
Ni goût ni festin
Tu nous ennuies
Avec tes radis
Laisse-nous bouffer
Un bon p'tit jarret
Ton bel idéal
Ça sert à que dalle
Mais je peux vous faire
Le détail de mon menu d'hier
Avocats-concombres en smoothie
Puis samoussas au tahini
Snacké de soja
Comté du Jura
Muffins en clôture
Vous auriez aimé, c’est sûr
« Ouais, enfin les végétariens ils ont tous des carences, alors... »
(Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! Ah !)
Végé t'as rien
T'es même pas malin
Tu nous prends l'chou
Avec ton tofu
Laisse-nous nous faire
Un bon hamburger
Ça c'est pour les forts,
Toi va-t’en dehors
Mais je peux vous faire
Un excellent hamburger
Avec un steak légumes fumés
Sauce agave et relish sucrée
Tomates et salade
Entre deux tranches de pain
Fromage en surplus
Mmh... C'est fort goûtu !
« Ouais, enfin les carottes aussi elles ont mal quand on les arrache ! »
(Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! Ah !)
Végé t'as rien
T'as même pas d'copains
Franchement t'es grave
Avec tes betteraves
Laisse-nous qu'on s'mette
Cinq ou six côtelettes
La viande c'est la vie
Si t'as pas compris
Mais je peux vous faire
Frétiller couteaux et cuillères
Caillé curry de haricots
Columbo riz lait de coco
Champignons farcis,
Marquise de Sarlat
Moka chocolat
Oh, je vous ai bien eus, là !
« Ouais, enfin on va quand même pas brouter de l’herbe ! »
(Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! Ah !)
Végé t'as rien
T'as même pas d'boudin
Tu nous bassines
Avec tes racines
Laisse-nous qu'on graille
Nos bons foies de volaille
Nous les ours polaires
On en a rien à faire
Mais je peux vous faire
Avaler vos pique-niques et la mer
Pour poires et truffes une bonne tarte
Bazooka makis pour l'éclate
Courges au court-bouillon
Patates en trognon
Asperges flambées
Là, c'est sûr, vous allez déguster...
« Ils sont cinglés, ces végétariens...»
(Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! Ah !)
Végé t'as rien
T'as même pas d'requin
Tu nous les brises
Avec tes cerises
Laisse-nous qu'on s'dore
Dix ou douze pieds d'porc
Nous on aime trop ça
Zyva, casse-toi d’là !
Végé t'as rien
Non vraiment t'as rien
Non t'as rien du tout
Tu manges rien
Tu sers à rien
Non, ça sert à rien
Et bla bla bla
Et bla bla bla
Bon, vous avez fini avec vos salades !
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3. |
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Encore un de ces soirs Michel
Tu montes au balcon par l’échelle
Tu rentres bien trop tard Michel
Tout ça pour faire on ne sait quoi
Ta mamie t’attendait Michel
Sang d’encre jusqu’au bout des doigts
C’est vraiment pas sympa dit-elle
Alors qu’elle t’accueille sous son toit
Oh non, Michel, Michel,
Mais qu’est-ce qu’on va faire de toi
C’est pourtant pas la lune Michel
Qui t’est réclamée ici-bas
Oh non, Michel, Michel,
Mais qu’est-ce qu’on va faire de toi
J’aimerais te le dire Michel
Mais j’avoue que je ne sais pas
Encore un mot de trop Michel
Ta chérie était bien patiente
Elle est pourtant jolie, Michel
Attentionnée, intelligente
Tu n’la reverras plus Michel
Partie bagages sous les bras
Car tu l’as négligée dit-elle
Même quand elle t’accueillait sous son toit
Oh non, Michel, Michel…
Encore un verre de trop, Michel
Les amis, l’ambiance étaient là
Tu dis n’importe quoi, Michel
La fête vire au pugilat
Un verre ou deux ça va, Michel
Mais dix ou vingt, ça le fait pas
Ils t’ont sorti dans la ruelle
Ils ne te veulent plus sous leur toit
Oh non, Michel, Michel…
C’était le soir de trop Michel
La porte est close à tous endroits
Ne reste que la lune, Michel
Ses rayons te parlent tout bas
Mais sauras-tu l’entendre Michel
Elle est bien moins ronde que toi
Tu peux trouver ta voie, dit-elle
Prends ma lueur, mais oublie-moi…
Oh non, Michel, Michel,
Mais qu’est-ce qu’on va faire de toi
Du matin jusqu’au soir Michel
Ces mots résonnent jusqu’à trépas
Oh non, Michel, Michel,
Mais qu’est-ce qu’on va faire de toi
On aimerait te le dire Michel
Mais même toi tu ne le sais pas
On aimerait te le dire Michel
Mais même la lune ne le sait pas
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4. |
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Je suis parti le sac au dos
Avec ma pelle, avec mon seau
J’ai pris la route et mon tamis
Changé de voie, changé de vie
Je suis parti sans un regret
Sous railleries et quolibets
Doit-il êt’fier le pas qui tente
Sous l’orage de prendre tangente
J’ai enduré pendant des mois
Doutes fatigue chaleur et froid
Pour atteindre un emplacement
Où rechercher mon gisement
Là, j’ai empoigné ma pioche
Brisé la terre, la roche
Creusé dans l’émotion
Sans avoir de concession
- Sans aucune concession !
Oh chercheur d’or
D’ores-et-déjà cousu d’or
Si feu au corps
Il est le seul maître à bord
Et chercheur d’or
Ne sera pas chercheur mort
Car chercheur d’or
Est celui qui cherche fort
Est celui qui vit encore
J’ai déterré tant de cailloux
Que même en soupe n’ont plus de goût
J’ai tant d’écorchures sur la peau
Qu’on me croit taillé au ciseau
S’il arrive qu’un soir je pleure
On me renvoie à mes malheurs
Pourtant j’aime la vie au grand air
Le vent, le gel, la roche, la terre
Car dans l’effort mon feu jaillit
Mon exaltation ne faiblit
Mais c’est humain me semble-t-il
De dire quand ce n’est pas facile
Là, sous les regards perçants
Dans la nuit me glaçant
Me vient comme le frisson
D’acheter une concession
- Juste une petite concession…
Oh chercheur d’or
D’ores-et-déjà cousu d’or
Si ses efforts
Surpassent les coups du sort
Et chercheur d’or
Ne sera pas chercheur mort
Car chercheur d’or
Est celui qui croit plus fort
Est celui qui vit encore
Mais il arrive - jour généreux ! -
Que je trouve une pépite ou deux
Fussent-elles dérisoires face au gel
On dit alors : « Ta vie est belle ! »
La moindre pépite que je sors
Est perçue comme un vrai trésor
Pourtant peu me chaut ce métal
Même s’il me donne tant de mal
J’aime cet espoir d’un éclat
Beaucoup plus que d’en faire état
Mais deux pépites ne font bourse
Et je dois poursuivre ma course
Là, surgissent les félons
Courtisant mon filon
Et puis l’augmentation
Des taxes de ma concession !
- Trop pesante concession…
Oh chercheur d’or
D’ores-et-déjà cousu d’or
Même si dehors
Dur est le penseur qui dort
Mais chercheur d’or
Ne sera pas chercheur mort
Car chercheur d’or
Est celui qui se bat fort
Est celui qui vit encore
Je resterai le sac au dos
Avec ma pelle, avec mon seau
Faisant mon trou mais pas l’ultime
Trop vite viendra cet abîme
Toi qui pelle n’as jamais pris
Sauf dans ta gueule si tu m’ennuies
Laisse-moi suivre mon chemin
Je te laisse suivre le tien
Je mets du cœur d’or à l’ouvrage
Avec ma force, avec ma rage
Qu’importe si le froid me tance
Tant que me plait cette existence
Là, m’entourent les amis
La tendresse fleurit
Je creuse avec passion
Au sein de ma concession
- Ma modeste concession
Oh chercheur d’or
D’ores-et-déjà cousu d’or
Si son trésor
Est ce qu’il a en son for
Et chercheur d’or
Ne sera pas chercheur mort
Car chercheur d’or
Est celui qui cherche encore
Est celui qui vit d’abord
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5. |
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J’suis pas en forme
J’ai le moral dans les chaussettes
Faut que je dorme
Que le temps cesse enfin sa quête
Et s’arrête
J’ai pourtant de l’or
J’ai pourtant de l’or pour être heureux
Une maison-décor
Un super job, j’fais des envieux
Et tant mieux
On nous forme
On nous informe
Où sont tes rêves
Ceux dont chaque jour tu te nourris
Pourquoi tu crèves
Pour de faux bonheurs qui ne sourient
Que se relève
La flamme de l’exaltation bénie
Déformation
De nos avis
De nos envies
De notre vie
Filent les jours
Encore jeune mais plus tout à fait
Des années de cours
Pour la bonne cause, confort propret
Annoncé
Ma famille est fière
J'ai pas le droit d'êt' malheureux
Pourtant c'est clair
Je me sens vide, je me sens vieux
Et d'un creux
On nous forme
On nous transforme
Où sont tes rêves…
Tombent les heures
Tombent les heures de mes angoisses
Tombent mes pleurs
Tombent mes pleurs quoique tu fasses
Et défasses
J'ai pourtant de l'or
J'ai pourtant de l'or entre les mains
Des passions encore
L'étouffé d'hier renaît demain
On nous forme
On nous déforme
Vis donc tes rêves
De ce qui chaque jour te nourrit
Jamais ne crève
Pour de faux bonheurs qui ne sourient
Qu'enfin se lève
La flamme de l'exaltation bénie
Reformation
De nos avis
De nos envies
De notre vie
Vis donc tes rêves
De ce qui chaque jour te nourrit
Jamais ne crève
Pour de faux bonheurs, fausse vie
Qu'enfin se lève
La flamme de l'exaltation bénie
Reformation
De tes avis
De tes envies
De toute ta vie
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6. |
Antoine HLT Nancy, France
Antoine HLT est un auteur-compositeur-interprète français à la tête de trois albums : Le Sens des Marches en 2017, Petits
Morceaux en 2020, et Acrostiche en 2024.
En 2020, il reçoit le Grand Prix Georges Chelon de la chanson poétique décernée par la Société des Poètes et Artistes de France.
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